Lutte contre le cancer : une transformation apportées par les technologies numériques

La journée mondiale de lutte du cancer, célébrée chaque année le 4 février, est une initiative mondiale visant à sensibiliser le public à la prévention, au dépistage et au traitement du cancer.

Sommaire

Organisée par l’Union internationale contre le cancer (UICC), elle a pour objectif de promouvoir l’accès équitable aux soins et de rappeler l’importance de la recherche pour lutter du cancer. Cette journée encourage les gouvernements, les institutions et les individus à prendre des mesures concrètes pour réduire l’impact du cancer à l’échelle mondiale. Elle met en lumière le soutien nécessaire pour les personnes touchées par le cancer, en renforçant les messages de solidarité et d’espoir. Chaque année, un thème spécifique est choisi pour la journée mondiale de lutte du cancer, permettant de focaliser les efforts de sensibilisation sur les aspects particuliers de la lutte.

Impact des technologies numériques et informatiques dans la lutte contre le cancer

L’intelligence artificielle (IA) et le Machine Learning sont utilisés pour analyser des images médicales comme les radiographies, les IRM et les scanners. Des algorithmes d’apprentissage profond permettent de détecter des anomalies invisibles à l’œil humain, comme des tumeurs,
avec une précision de plus en plus grande. Ces technologies peuvent également prédire le risque de cancer en fonction des antécédents médicaux et de l’analyse de données génétiques.

La télémédecine permet aux patients atteints de cancer d’avoir des consultations à distance avec leurs médecins, utile pour ceux vivant dans des zones reculées ou ayant des difficultés à se déplacer. Des dispositifs de suivi à distance permettent de montrer l’état de santé des patients en temps réel, incluant la gestion des symptômes, l’administration des traitements et l’ajustement des médicaments. Les technologies de big data permettent de traiter d’énormes quantités de données provenant des hôpitaux, des laboratoires et des études cliniques. Ces données aident à découvrir de nouvelles tendances dans le développement du cancer, à améliorer les traitements et à mieux comprendre les facteurs de risque. L’analyse de données permet de personnaliser les traitements pour chaque patient en fonction de leurs caractéristiques génétiques, environnementales et cliniques, ce qui permet d’améliorer l’efficacité des thérapies.

Séquençage ADN, chirurgie assistée et soins personnalisés

Les technologies de séquençage de l’ADN permettent d’identifier les mutations génétiques responsables du cancer. Cela ouvre la voie à des traitements plus ciblés et à la médecine personnalisée. Les biotechnologies, en particulier les thérapies géniques et l’immunothérapie, utilisent des
techniques informatiques pour analyser les données génétiques et les réponses immunitaires des patients, afin de développer des traitements plus efficaces. Des robots chirurgicaux assistés par ordinateur sont utilisés pour effectuer des opérations avec une précision accrue, réduisant ainsi le temps de récupération des patients et minimisant les risques d’erreurs humaines. Les technologies informatiques permettent aux chirurgiens de pratiquer des interventions sur des modèles virtuels avant de réaliser l’opération, afin d’améliorer les résultats.

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Applications mobiles, imageries 3D, Cloud et réalité virtuelle

De nombreuses applications mobiles permettent aux patients de suivre leur traitement, de mesurer leurs symptômes et d’accéder à des informations utiles concernant leur condition. Les plateformes en ligne et les applications offrent des espaces de soutien pour les patients atteints de cancer et leurs familles, permettant un échange d’expériences et de conseils. L’impression 3D est utilisée pour créer des modèles des tumeurs ou des organes afin d’aider les chirurgiens à planifier les interventions et à visualiser les zones à traiter de manière plus précise. Elle permet également de fabriquer des prothèses ou des implants sur mesure pour les patients ayant subi des interventions chirurgicales, améliorant ainsi la qualité de vie post-opératoire.

Le cloud permet de stocker et de partager en toute sécurité les données médicales, facilitant ainsi la collaboration entre les professionnels de santé, les chercheurs et les institutions. Les plateformes de cloud computing facilitent l’accès aux données en temps réel, ce qui est essentiel dans la gestion du cancer, notamment pour suivre les traitements et ajuster les protocoles. Les réalités virtuelle et augmentée sont utilisées pour former les médecins, leur permettant de simuler des procédures chirurgicales complexes ou d’explorer des modèles 3D de tumeurs et d’organes. Ces technologies peuvent également être utilisées pour offrir un soutien psychologique aux patients en les aidant à mieux comprendre leur condition et à réduire le stress lié au traitement. Elles contribuent non seulement à améliorer l’efficacité du diagnostic et des traitements, mais elles facilitent également l’accès aux soins, tout en personnalisant davantage l’approche thérapeutique.

Les « jumeaux numériques » au service de la lutte du cancer

L’IA fait actuellement entrer la médecine dans un cycle majeur de l’innovation. Les résultats de l’IA sont particulièrement prometteurs dans le domaine de la cancérologie.

Grâce à des outils développés par des scientifiques de différentes disciplines, comme les oncologues, les biologistes et les mathématiciens, il est désormais possible de modéliser un «jumeau numérique» de la tumeur du patient et d’analyser ses caractéristiques. L’enjeu est de personnaliser le traitement du cancer. Au sein de PRISM, un institut hospitalo-universitaire (IHU) récemment créé, trois institutions collaborent pour développer ces «jumeaux numériques». Leur méthode consiste à analyser de manière très détaillée les données d’une cohorte de patients. La base de données regroupe le séquançage du génome de la tumeur mais également l’ARN (Acides Ribo Nucléiques, qui sont des molécules porteuses d’information génétique), le système immunitaire ou encore le microbiote. L’IA soumet ces avatars de patients à différents traitements, de manière virtuelle, afin de vérifier leur efficacité sur le malade.

De plus, des recherches viennent de démarrer à l’IHU pour faire analyser par l’IA l’efficacité de traitements thérapeutiques, réels cette fois-ci, sur des mini tumeurs élaborées à partir de la mise en culture de cellules tumorales du patient. Il s’agit de faire analyser par l’IA les images de la réaction de l’organoïde au traitement. Ainsi, les traitements «de demain» pourront être testés et ajustés sur ces «modèles réduits» de cancers. Autre avantage, les algorithmes de l’IA apporteront aux médecins une aide au diagnostic. Grâce à l’identification des cancers les plus difficiles à traiter, de manière de plus en plus précoce, les patients seront orientés au plus tôt vers les lieux de prise en charge adaptés